L'entrée en Ehpad difficilement anticipée
Pour huit personnes sur dix, l’entrée en maison de retraite entraîne un « soulagement » pour les proches, mais implique une perte « d’autonomie de choix » pour le senior concerné. « Depuis 10 ou 15 ans, la tendance est de privilégier le maintien à domicile le plus longtemps possible. Du coup, quand les gens arrivent en maison de retraite, ils sont beaucoup plus âgés, et dans un état de santé beaucoup plus dégradé », relève le directeur général de Terra Nova, Thierry Pech. « Et comme dans la famille on a attendu le dernier moment pour en parler, on est mal préparé, et forcément ça ne se passe pas très bien ».
Parmi les personnes qui se disent « bientôt » concernées par l’entrée en maison de retraite d’un de leurs proches, 42% disent n’avoir pas encore évoqué cette question avec la personne âgée concernée.
Source de l’étude L’heure du choix : l’entrée des personnes âgées en structure d’accueil. Etude du Credoc pour Terra Nova, Ag2RLa Mondiale, Caisses des dépôts
Nos commentaires
- Nous voulons tous « rester à domicile » mais en l'état actuel des choses cela est-il possible pour tout un chacun et a ton vraiment ce choix ?
- Dans le duo « proche aidant/personne accompagnée » l'aidant a- t-il lui aussi « un choix », surtout lorsque son proche est atteint de troubles cognitifs et de multiples pathologies. Qui plus est quand l’hôpital déconseille le retour à domicile ?
- Anticiper, oui ! Mais qui d'entre nous a rédigé son mandat de protection future et ses directives anticipées ?
- Qui d'entre nous a désigné « une personne de confiance » ?
- Nous, qui sommes relativement en bonne santé, ne laissons-nous pas ces questions un peu dans l'ombre, d’autant qu’au premier abord, cela ne parait pas aussi simple, mais aussi parce que ces questions nous « invitent » à penser à « notre propre vieillissement et à une éventuelle perte d'autonomie.
- De ce fait ne risque- t-on pas, plus ou moins, de laisser le soin à notre famille et plus particulièrement «au proche aidant » là très difficile et très délicate décision de « l’entrée en établissement » ?
- Dans le contexte actuel où il n'y a pas eu d'anticipation de toutes ces questions,
une sensibilisation et information sur ces sujets ne pourraient-elles pas être
envisagées dans le cadre de l'évaluation «APA» et relayées par les entreprises
et services d'aide à domicile ?
Rappelons que :
- 75 % de l'accompagnement et de l'aide sont assurés par les proches aidants
- Le coût moyen d'un appel à un professionnel du domicile est de 22 euros/h
- L' APA pour une personne en très grande d'autonomie (GIR I) est au très grand maximum de 80h/mois
- La difficulté des services d'aide à domicile pour recruter des professionnels formés au « grand âge » est une réalité, du fait notamment d'un travail peu reconnu et des très faibles rémunérations
Points clefs de l’étude du CREDOC
15 millions de Français concernés
Soit 36 % des 35 ans et plus ont un proche qui vit ou a vécu dans une structure d’accueil pour personnes âgées, et 9% se déclarent « bientôt concernées » pour un proche ou pour eux-mêmes.
Un choix contraint
7 enquêtés sur 10 considèrent que l’entrée en établissement les contraint à « voir ses proches dans de moins bonnes conditions » et pour 6 sur 10, à «se mettre en retrait de la société ». 5 à 6 sondés sur 10, le fait qu’il n’y avait « plus de solution de maintien à domicile » ; et 3 sur 10, le fait que « les proches ne pouvaient plus aider »
Les enfants et petits-enfants choisissent
L’initiative du placement revient dans 45% des cas aux enfants et petits-enfants, et dans seulement 28% des cas à l’intéressé. Ceux qui qui seront « bientôt » concernés considèrent que, dans 39% des cas, l’intéressé, «ne souhaite pas entrer par contrainte en structure d’accueil, et que, dans 25% des cas, il/elle «va accepter (..) après discussion (ou concertation)
D’abord la proximité géographique
C’est le choix qui vient en premier, suivie par la présence de services médicaux dans l’établissement et la disponibilité des places
Accueillir des animaux de compagnie
C’est à 30,4% le premier choix des enquêtés, suivi dans l’ordre de : « pouvoir partager une chambre avec son conjoint », » augmenter la possibilité de participer à des activités extérieures »