Maintien des visites et écoute des résidents
Si les inégalités d’accès des visites pour raisons sanitaires sont mal vécues dans les Ehpad, on ne peut que se réjouir du maintien annoncé de celle-ci par le président de la République. Les CVS qui portent la voix et les situations des résidents en Ehpad doivent être impliqués dans cette ouverture. Vu l’ampleur des troubles cognitifs, psychiques et des multiples autres pathologies, les représentants des familles au CVS viennent le plus souvent en appui aux résidents.
Nos réseaux Inter CVS avec des associations et des syndicats de retraités se préoccupent de plus en plus des multiples situations des résidents et pas seulement de leur parole. Dans le Rhône, comme dans l’Essonne nous avons enquêté auprès des résidents sur leur perception de la crise pendant la première vague du COVID 19
Des résidents ont été assez satisfaits de la gestion de la crise, certains souhaitant même l’interdiction des visites pour ne pas être contaminés. D’autres sont sortis de cette épreuve déprimés, amaigris, diminués et sans expression. La situation des résidents leur attentes sont donc très diverses.
Les intérêts des résidents ne sont pas forcément les mêmes que ceux des familles et des professionnels. Mais c’est le regard croisé des résidents, des familles et professionnel au sein du CVS qui permet de progresser sur le bien-être et les attentes des résidents. Le projet de vie personnalisé est aussi un outil complémentaire qui met au centre la personne avec les professionnels et la famille. L’enjeu est de trouver dans la période un équilibre entre leur sécurité et leur liberté.
Les résidents sans visites doublement pénalisés
Les résidents qui osent s’exprimer sont rares, ils ont souvent peur des représailles réelles ou supposées. Des présidents de CVS isolés n’osent pas contredire la direction. La majorité des résidents n’ont pas choisi leur entrée en Ehpad, leur consentement complet est difficilement applicable. La préoccupation des CVS est le prendre soin de ceux qui ne s’expriment pas et ne peuvent pas le faire à cause de leur état en prenant en compte leur besoin d’affection. Préoccupation aussi de CVS d’être attentifs aux résidents qui n’ont pas ou peu de visites. En pleine crise sanitaire, ils sont doublement pénalisés. Il s’agit aussi d’analyser leurs questions, leur souffrance, ou leur non-dit dans une démarche éthique au-delà d’une première analyse.
Les inter CVS ont le souci que la parole et le ressenti des résidents ne soient pas oubliés. Les réunions préparatoires du CVS associent les résidents et des familles. Nous suscitions aussi un groupe d’expression des résidents avec un professionnel pour enrichir l’ordre du jour d’un CVS. Dans des règlements intérieurs de CVS, nous avons obtenu qu’un élu résident au CVS puisse être si besoin accompagné pour faciliter son expression. Nous recommandons également que les résidents au CVS puissent s’exprimer en début de réunion au CVS.
Le besoin d’être considérés
Les résidents, même s’ils ne s’expriment pas, ont aussi besoin d’être considérés dans leur vie sociale. Nous incitons les professionnels et les familles à faire avec chaque résident la promotion de leur parcours de vie, en racontant leur histoire dans le journal d’un Ehpad ou tout autre support.
Dialoguer avec les personnels et des familles sur la perception des résidents, vu le confinement partiel et l’absence de visite dans les chambres est tout aussi essentiel. Le manque de personnel, l’absentéisme est un obstacle à la participation des personnes âgées. Des familles et des élus de CVS sont prêts à s’engager dans du bénévolat
Oui, il faut faire grandir la démocratie avec les personnes en perte d’autonomie et les proches aidants, cela s’apprend dès le domicile en faisant naitre des CVS ou des espaces équivalents dans les structures d’aide à domicile tout au long de son parcours de vie, et pas seulement en Ehpad.