Appels du 30 janvier et témoignage d'une soignante en Ehpad

Publié le par Réseau inter CVS 91

Mobilisation dans toute la France pour des moyens dans les Ehpad et services à domicilie. La  journée d'actions du 30 janvier est soutenue par France Alzheimer, la Fnapaef et tous les syndicats. Voici un nouveau communiqué  intersyndical, une pétition en ligne et le témoignage d'une soignante paru dans les 5 pages que consacre le journal Libération sur les Ehpad dans son édition du 29 janvier 2018 .

Témoignage d’une soignante (extrait d'un article de Libé)

(...) Les Ehpad vont mal. Ils souffrent peut-être plus encore que le reste du monde hospitalier, comme le détaille une infirmière dans un témoignage diffusé la semaine dernière sur Facebook. Cette jeune femme travaille dans une maison de retraite dépendant d’un hôpital public. Elle raconte son quotidien : 

"Ce matin, j’étais seule pour 99 résidents, 30 pansements, un œdème aigu du poumon, plusieurs surveillances de chutes récentes, et j’en passe… Mes collègues aide-soignants étaient eux aussi en effectif réduit.» Elle poursuit : «Ce matin, j’ai craqué. Comme les vingt jours précédents. Je m’arrache les cheveux, au propre comme au figuré. Je presse les résidents pour finir péniblement à 10 h 15 ma distribution de médicaments [qui a débuté à 7 h 15, ndlr], je suis stressée donc stressante et, à mon sens, maltraitante. Je ne souhaite à personne d’être brusqué comme on brusque les résidents. On n’est disponible pour personne, dans l’incapacité de créer le moindre relationnel avec les familles et les usagers ce qui, vous en conviendrez, est assez paradoxal pour un soi-disant lieu de vie.»

«Abattage»

Et l’infirmière d’expliquer sa frustration et le sentiment pénible qui l’envahit : «Je bâcle. Je bâcle et agis comme un robot en omettant volontairement les transmissions de mes collègues que je considère comme les moins prioritaires pour aller à l’essentiel auprès des 99 vies dont j’ai la responsabilité. J’adore le soin, la relation de confiance avec mes patients, mais je ne travaille pas dans un lieu de vie médicalisé. Je suis dans une usine d’abattage qui broie l’humanité des vies qu’elle abrite, en pyjama ou en blouse blanche.» Des mots lourds illustrant un sentiment d’abandon fort et qui rencontrent un écho certain dans un monde de la santé déjà très déstabilisé. Avant le mouvement de grève de ce mardi, une pétition de soutien aux personnels des Ehpad a ainsi reçu plus de 300 000 signatures en quelques jours. «On ne demande pas grand-chose, lâche amèrement le président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), Pascal Champvert. On demande simplement que les mesures du plan solidarité grand âge de 2007 annoncées par un certain Dominique de Villepin, alors Premier ministre, soient appliquées, c’est-à-dire qu’il y ait un taux un peu plus élevé de personnel pour arriver à un ratio de huit à dix temps-pleins pour dix résidents. On est à peine à six.» Cette revendication élémentaire est vieille de près de dix ans.    Eric Favereau

 

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A
Bravo merci pour vos engagements, nous les familles, comprenons vos efforts et vos découragements que nous partageons hélas en tant que proches et actifs dans les soins à nos aînés.<br /> Honte à MMe BUZIN qui trahit sont serment en copiant des soins des personnes vulnérables j'espère qu'elle se regarde tous les jours dans sa glace -en méritant son salaire de ministre sur le dos des malades et des soignants-.Shame ! puisqu'ils aiment tant les USA dans ce gouvermement qui met la cachexie dans notre systeme de soins.J'espère que les français s'en souviendront lors des prochains votes surtout ceux qui ont cru à "ce Dieu tombé du ciel du CAC 40"
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