Directeurs : "revoir les effectifs des Ehpad à la hausse"

Publié le par Réseau inter CVS 91

 

Dans la cadre de la future loi grand âge et de la concertation sur l’Ehpad de demain, l’enquête de la Conférence nationale des directeurs d’établissements pour personnes âgées et handicapées (CNDEPAH) a effectué une analyse détaillée des effectifs dans les Ehpad publics. Elle explique les conséquences de la situation actuelle et ce que permettrait un nombre de personnel soignants plus importants.

La CNDEPAH se prononce pour une augmentation de 17,1 postes (équivalent plein temps) pour 100 lits, dont 12,1 aides-soignants et 5 postes d’encadrements intermédiaires)

Elle propose également une poursuite de la qualification des personnels des Ehpad. Le poste clé d’aide-soignant est mis en avant. Seuls 1% des aides-soignants sont formés comme aides-soignants en gérontologie.

Les propositions de cette Conférence visent à la fois une présence plus humaine, plus réconfortante et rassurante, mais aussi plus professionnalisée. Le soignant serait plus disponible et moins stressé.

Illustration des conséquences du manque d’effectifs soignants

Toilette corporelle. « C’est un temps important de la matinée : mais les ratios en personnel actuels amènent à ce que chaque soignant accompagne environ 10 résidents. Un temps long, donc, qui ne permet de terminer la prise en charge des résidents au titre de leur toilette (incluant le lever, la toilette à proprement parler, l’habillage et la réfection du lit) que vers 11H30. Et d’y consacrer environ une vingtaine de minutes pour chaque résident (...) Des douches et des bains sont proposés aux résidents. Dans la majeure partie des Ehpad, l’ambition est de proposer un bain ou une douche par semaine. Cet objectif ne peut pas être atteint à ce jour (…) »

Incontinence. "70 à 90% des résidents sont concernés selon les Ehpad. Les soignants assurent la prise en charge de l’incontinence des résidents. Les effectifs moyens ne permettent pas de développer une véritable politique de mobilisation des capacités résiduelles des résidents, ni de prévention, pas plus que des actions régulières visant à chercher la rééducation des résidents incontinents

La course quotidienne contre le temps ne permet pas de dédier du temps relationnel de qualité et génère de la frustration mais aussi de l’épuisement par un travail encore trop taylorien."

Illustration des effectifs soignants plus importants demain en Ehpad

« Grâce aux ratios améliorés, le temps soignant par jour le serait bien évidemment aussi : on passerait de 43 minutes à 65 minutes par résident en moyenne en matinée et de 28 minutes l’après-midi à 43 minutes.

C’est évidemment mieux et cela permettrait d’améliorer l’aide aux repas, de rendre au temps du repas toute son importance, d’atteindre l’objectif d’un bain ou d’une douche par semaine, de mieux respecter le rythme individuel des résidents, de développer un temps relationnel plus satisfaisant, incluant des temps d’animation thérapeutique.  

Chaque soignant prendrait en charge environ 7 résidents et non plus 10.

Cela permettrait par voie de conséquence de développer les suivis nutritionnels, d’hydratation, d’améliorer le suivi bucco-dentaire des résidents, trop souvent délaissés.

Cela permettrait aussi de renforcer les temps de prévention à destination des résidents les plus autonomes qui n’en bénéficient presque pas à ce jour (…)"

 

Cette enquête rejoint d'autres contributions et rapports pour la future loi. Sont attendus: des effectifs plus nombreux, des personnels plus qualifiés et reconnus pour le bien-être des résidents et des relations constructives avec les familles sont des objectifs partagés et attendus par tous et bien sur par les CVS.

 

 

 

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