Virginie, une directrice adjointe heureuse de son travail

Publié le par Linda Benmaouche

Titulaire d’un Master MOSS (Management des Organisations Sanitaires et Sociales), diplôme obtenu en 2016, Virginie Brucy, 31 ans, évolue professionnellement dans le secteur depuis 2014. Sa vocation naît dès l’enfance, période durant laquelle elle accède aux services longs séjours de l’APHP, où exerce sa mère en tant qu’aide-soignante puis animatrice. En arpentant les couloirs, elle s’imprègne de cette atmosphère où se côtoient patients âgés et blouses blanches. Après une première expérience en clinique où les possibilités de créer du lien sont moins évidentes du fait que les patients soient de passage, elle décide de s’orienter vers le secteur des Ehpad. 

Virginie obtient un CDD au sein d’un établissement venant d’être racheté par un autre groupe privé, dans lequel il faut effectuer une mise en conformité sur des sujets tel que les ressources humaines, l’entretien, etc… ce qui n’est pas sans impact sur les résidents et les familles mais lui permet d’avoir un aperçu de la gestion d’un Ehpad.

Elle occupe ensuite pendant quelques années le poste d’adjointe de direction au sein d’un établissement de taille moyenne appartenant à un groupe privé. L’absence de postes d’encadrement tel que responsable hôtellerie ou de postes paramédicaux tels qu’ergothérapeute ou psychomotricien   rendent son poste très polyvalent, ce qui lui permet de développer de nombreuses compétences et d’enrichir sa connaissance du secteur des Ehpad. C’est ici qu’elle traverse la période liée au Covid. 

Virginie rejoint ensuite un établissement d’une taille plus conséquente, d’un groupe privé, toujours en tant qu’adjointe de direction. L’équipe pluridisciplinaire présente lui permet d’étoffer son expérience mais la possibilité de rejoindre un poste plus polyvalent lui parait à ce moment plus pertinent. 

Une cheffe d’orchestre pour coordonner 

C’est alors, en juin 2022, qu’elle intègre la résidence Asphodia de Yerres, un établissement de 120 places appartenant au groupe LNA Santé, au poste de directrice adjointe. Travaillant en véritable binôme avec le directeur, elle coordonne les activités de l’établissement afin que les résidents aient la meilleure prise en soins possible, par le biais de multiples instances.«Je suis en quelque sorte une cheffe d’orchestre qui fait le lien et cela nous permet d’avancer ensemble avec les équipes » Pas de place à la routine, chaque journée est différente. 

Le poste de directrice adjointe requiert de multiples compétences et savoir-être. Il est primordial d’être capable d’identifier les priorités parmi les nombreux sujets transverses, de s’adapter à différentes typologies d’interlocuteurs (membres du personnel, résidents, familles) pour avoir une communication optimale avec chacun d’entre eux, d’être organisé et de savoir coordonner les équipes.

Être capable d’entendre ce qui ne va pas pour se réadapter continuellement

Sa conception de la gestion d’un établissement est essentiellement basée sur le mode participatif. « Au quotidien, je me nourris des autres collaborateurs et des résidents pour communiquer et diffuser les informations ». Elle écoute et oriente les décisions lors de différentes instances de réunions telles que le comité de direction. Par exemple certains projets sont entrepris de manière collaborative à travers des groupes de travail avec l’équipe pluridisciplinaire dont font partie intégrante les chefs de services ainsi que le maître et les maîtresses de maison (particularité du groupe LNA Santé). L’enjeu est que tous les intervenants participent à l’élaboration du projet avec leur point de vue de professionnel. « Il peut y avoir des loupés, on essaye alors de se rattraper ». Cela nécessite d’avoir la capacité d’entendre ce qui ne va pas et de se réadapter continuellement.

A l’écoute de tous et soucieuse d’être sur le terrain

Notre directrice adjointe connaît bien les habitudes de vie de certains résidents, qu’elle côtoie lors de ses passages au sein des unités de vie. Elle est heureuse de voir le résultat de tout ce qui est entrepris pour rendre leur vie quotidienne la plus agréable possible. « On ferme le livre de la vie d’avant et on ouvre un nouveau livre ». Sa plus grande satisfaction est de voir les résidents épanouis dans les unités. Lorsque les résidents arrivent, l’établissement les accompagne dans leur parcours de vie. « Voir un résident dire ”On est bien ici” ou simplement ”Merci” aux aides-soignantes, voilà pourquoi je suis là tous les jours ». A cela s’ajoute bien évidemment l’enthousiasme des groupes de travail et l’engouement des équipes. Les difficultés liées au contexte actuel de méfiance du public vis-à-vis des Ehpad suite au scandale Orpea ont conduit les autorités à une plus grande vigilance lors des évaluations actuellement menées au sein du milieu médico-social. Elles s’inspirent désormais des exigences liées au monde sanitaire.

Les membres du CVS conçus comme des collaborateurs

« Je considère les membres du CVS comme des collaborateurs, ma porte leur est ouverte». En tant que directrice adjointe, Virginie a la conception d’échanges oraux avec les membres du CVS de manière spontanée car les idées passent parfois mieux lors des discussions informelles que lors des réunions officielles. Elle souhaite collaborer avec les représentants des familles car la fusion des points de vue contribue à améliorer le quotidien des résidents. Il est indispensable d’avoir une discussion équilibrée pour arriver à un résultat. Par exemple, les représentants des familles peuvent proposer de faire intervenir au sein de l’établissement des personnes qui seront encadrées par l’animatrice ou le comité animation, de façon ponctuelle ou dans le cadre d’un partenariat.

Revoir le modèle de l’Ehpad en profondeur

« Il est urgent d’adapter l’Ehpad au monde de demain avec sa population vieillissante » insiste-t-elle. La France connaît un tournant dans l’accompagnement des personnes âgées, la tendance est de les inclure dans la vie quotidienne. Il faut revoir le modèle des Ehpad en profondeur pour le rendre plus attractif à la fois aux professionnels, aux familles et aux résidents. Asphodia innove d’ores et déjà avec l’accompagnement au domicile qui permet de préparer progressivement l’entrée en institution. 

La formation de directeur 

Actuellement une stagiaire de direction est présente chez Asphodia. Virginie est agréablement surprise par le contenu de la formation étonnamment polyvalente et très actualisée, elle souligne le fait que tous les sujets traités par la direction et toute l’actualité y sont abordés. Elle attache de l’importance à la part de terrain dans la formation de direction d’établissement. Il est essentiel d’être sur site, au contact direct avec les résidents, les familles et les autorités pour intégrer les réalités du terrain. Le rythme de formation de la stagiaire de direction est une semaine en cours et trois semaines sur site. C’est idéal car cela permet d’être confronté aux différentes situations et de savoir comment les appréhender au mieux.

Linda Benmaouche, représentante des familles au CVS

 

 

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