Méthode Montessori : se sentir utile et valorisé
Développer le pouvoir d’agir des résidents et des professionnels en établissement est central pour le bien-être de tous. Cette approche non médicamenteuse de Maria Montessori dans l'Eure y contribue.
Cela signifie pour les professionnels : accompagner autrement les résidents, aussi appelés habitants, s’appuyer sur leurs capacités préservées, leur permettre d’apprendre à participer à la vie quotidienne. Ainsi la moitié des habitants sont investis, selon leurs envies: ils distribuent le courrier, coupent le pain, lisent une histoire pour les autres, plient du linge, préparent le café, tricotent pour des bébés prématurés, soutiennent les autres résidents, les partages. Telles sont les nombreuses actions présentées dans un webinaire de la CFDT Cadres et Santé services sociaux à partir du témoignage d’Estelle Laubin cadre du pôle gériatrique dans les trois Ehpad publics de la communauté d’établissements Breteuil/Verneuil/Rugles liés au centre hospitalier de Verneuil-sur-Avre, dans l’Eure.
Cette méthode née dans les écoles s’est étendue dans des Ehpad. Avec aussi les résidents atteints de troubles cognitifs , en respectant leur capacité, la préservation de leur dignité, le fait de se sentir utile et valorisé.
La méthode Montessori est ici bien vivante.
En plus d’un comité des familles de ces Ehpad qui participe à cette démarche, les professionnels échangent sur le sens de leur travail et se forment en créant des nouvelles pratiques notamment pour respecter des temps différents avec chaque résident, y compris le choix de la période du lever, du petit-déjeuner ou des soins. La proximité et l’empathie, vont jusqu’à adopter une tenue sans blouse pour établir un climat de confiance et une relation d’égalité avec chaque habitant.
Estelle Laubin, ancienne auxiliaire de vie, pilote avec passion cette approche qui repose sur des relations sociales et professionnelles plus respectueuses. Elle souligne les effets positifs pour tous. Les habitants mieux reconnus se sentent utiles, les personnels aussi. L’ambiance et l’organisation du travail se sont transformées. L’envie d’évoluer vers de nouvelles qualifications professionnelles a émergé chez certains agents.
Ludivine Dehail, cadre de santé de l’Ehpad de Rugles, ne nie pas la difficulté des conditions du travail et le manque d’effectifs, mais elle insiste sur la réduction conséquente de l’absentéisme, la fidélisation accrue des agents, un management du personnel plus humain avec le même effectif d’agents.
Le présidente du CVS très impliquée
Madame Arlette Stutz, présidente du CVS depuis cinq ans, est très à l’écoute des autres résidents et du personnel, malgré ses troubles visuels. Elle incite les volontaires du comité des habitants à s'exprimer, cela enrichi le CVS. Sa connaissance et sa compétence lui permettent aussi d’intervenir dans l’école de formation des aides-soignantes et des infirmières, où elle présente la vie en Ehpad, la participation des habitants et le conseil de la vie sociale. Son ambition est d’inciter les futurs professionnels de venir y travailler
Le pouvoir d’agir et de créer d’autres façons de vivre et travailler, font de ce lieu de vie, un lieu d’envies collectif et participatif.