Marie Thérèse, bénévole chez les Petits frères des pauvres
Retraitée, Marie Thérèse Bombon membre de l’association des Petits frères des pauvres, exerce son bénévolat notamment à l’Ehpad Simone Veil des Ulis auprès des personnes âgées. L’écoute et la confiance guident son engagement.
En Essonne, il existe 226 bénévoles et 4 équipes territoriales de l'association qui interviennent à domicile et en établissement.
Voici l'entretien avec Marie Thérèse.
Quel est votre parcours et le sens de votre engagement ?
J’étais auparavant infirmière et déjà sensibilisée à la souffrance des personnes et c’est tout naturellement lorsque je suis partie en retraite que j’ai cherché depuis plus de 14 ans. à continuer à être utile. J’ai vite ressenti l’envie de m’impliquer concrètement chaque semaine auprès des personnes âgées isolées qui ont peu ou pas de visites.
Comment sont identifiées les personnes que vous accompagnez ?
Ce sont souvent des personnes isolées ou qui ont peu de visites. Le CCAS, la direction de l’Ehpad, le résident lui-même ou sa famille nous alertent généralement et prenons ensuite le temps de rencontrer la personne pour évaluer sa solitude. L’évaluation se fait en douceur ; on essaie de comprendre leur niveau de solitude, leur volonté d’avoir une présence régulière et surtout ce dont elles ont besoin
En quoi consiste exactement votre mission ?
Elle est essentiellement centrée sur l’écoute et le lien humain. Nous rencontrons des personnes seules mais il ne s’agit pas de faire à leur place, mais d’être présents, de parler, d’écouter…C’est une mission de cœur avant tout, plus que d’action. Nous n’intervenons par exemple en aucune façon dans le processus de soins. Par contre nous sommes en contact avec les professionnels de santé et leur transmettons nos observations pour faciliter leurs interventions le cas échéant.
Quelle est le cœur de votre action auprès des personnes accompagnées ?
L’écoute avant tout. Parfois juste être là sans parler suffit. D’autres fois on parle de leur passé de leur famille de leurs souvenirs. C’est un moment pour eux pour exister autrement que comme des patients. On essaie de recréer du lien humain, un lien affectif.
Une confiance
mutuelle s’installe
Comment les relations se mettent-elles en place ?
On pourrait reprendre l’image du Petit Prince avec le renard : il faut du temps pour “apprivoiser” l’autre. Il y a d’abord l’approche, puis petit à petit, une confiance mutuelle s’installe. C’est un processus délicat, parfois lent, mais profondément humain. On ne force rien, on respecte toujours la volonté de la personne.
Travaillez-vous seul ?
Non, jamais. Chaque bénévole est en binôme et nous accompagnons généralement deux ou trois personnes. Cela permet d’assurer une vraie continuité même si l’un de nous est absent, l’autre bénévole pourra assurer au moins une visite. Cela aide aussi à rompre la monotonie et élargir les centres d’intérêt pour les résidents. Deux personnalités, deux approches, c’est souvent plus riche. Certains résidents vont échanger avec un bénévole sur des sujets de littérature et avec l’autre bénévole sur sa passion culinaire.
Se former
pour respecter
leur dignité
L’accompagnement de personnes en Ehpad est-il différent de celui effectué en ville ?
Il est effectivement différent, de celui que je mène à domicile dans la mesure où nous croisons en Ehpad plus de personnes (résidents, personnels de santé d’animation, familles), enrichissant de ce fait la relation.
Etes-vous représentée au conseil de la vie sociale ?
Un bénévole de l’association jusqu’à son départ a siégé longtemps au CVS. Nous sommes régulièrement informés des travaux engagés dans le cadre du CVS et recevons les comptes rendus de réunions. En parallèle nous entretenons des contacts très enrichissants avec les élus du CVS.
Est-ce que vous avez suivi une formation particulière ?
Oui, c’est essentiel de continuer à se former. Pour pouvoir mieux accompagner, il faut comprendre ce que vivent ces personnes, surtout quand elles sont atteintes de troubles cognitifs comme Alzheimer. On apprend à décoder certains comportements, à adopter une attitude adaptée, à éviter les maladresses. Se former, c’est aussi une manière de respecter leur dignité.
Qu’est-ce que cette expérience vous apporte, personnellement ?
Beaucoup d’humilité. Et un regard différent sur la vieillesse. Il y a énormément de richesse dans ces échanges, même silencieux. On découvre parfois des parcours de vie incroyable. Et parfois, un simple sourire, un regard, suffit à sentir qu’on est utile à échelle humaine. Il y a parfois une grande peine aussi forte que la perte d’un proche lors du départ d’une personne accompagnée depuis plusieurs années.
Merci Marie Thérèse
Propos recueillis par Marc Rebière
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