Témoignage sur l’auto-évaluation interne en établissement

Publié le par Réseau inter CVS 91

 

L’évaluation interne de la mise en oeuvre et de la qualité des prestations est souvent limitée à un questionnaire remis aux résidents et aux familles. Dans l’Ehpad de la « Résidence du Plateau » à Athis-Mons, une démarche participative avec plusieurs réunions source d’évolutions a été entreprise. Voici le récit d’une élue du CVS impliquée dans cette évaluation avec d’autres familles et toutes les catégories de professionnels. 

« Au printemps 2019, notre Ehpad a réalisé son évaluation interne (ou auto-évaluation), obligatoire tous les 5 ans (loi du 2 janvier 2002), avec des thèmes définis par l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM) et selon les « procédures, références et recommandations de bonnes pratiques professionnelles validées ou élaborées par l’ANESM (Agence intégrée dans la Haute Autorité de Santé- HAS)

En plus des professionnels de l’établissement qui ont participé de manière volontaire, toutes catégories de personnels confondus, l’établissement a associé les familles qui le souhaitaient à cette auto-évaluation. Nous étions à chaque fois 7 ou 8 personnes présentes. Cinq thèmes (ou axes) devaient être abordés (voir liste ci-dessous). Pour chacun d’eux, l’évaluation s’est déroulée sur la journée entière. Compte-tenu du délai pour le rendu final fin juin (délai très court dans le cas de l’Ehpad « la Résidence du Plateau »), nous avons eu les 5 réunions entre le 19 avril et le 20 mai, avec une réunion hebdomadaire environ. Comme la durée de cet exercice était long et son caractère administratif très cadré, les résidents n’ont pas été associés. Comme représentante des familles au Conseil de la Vie Sociale (CVS), j’ai participé à 4 des axes et d’autres familles volontaires (une en plus de moi) ont été présentes à chacun des axes.

Un lien internet relié à chaque axe vous permet de voir les questions que le groupe devait traiter. Une personne (ou un binôme) de l’établissement (différent pour chaque axe) était en charge d’animer les débats qui ont été très ouverts et de recueillir les informations, conseils, remarques pour les intégrer dans le document qui devait être renseigné en ligne. Les renseignements et l’état des lieux étaient basés sur l’année écoulée (2018 pour nous).

Déroulé d’une journée

  • Le matin, il y avait d’abord un état des lieux pour chaque question du  thème, avec les points forts et les points faibles et cette partie durait jusque vers 13H environ.
  • Il y avait la pause déjeuner et les familles qui le souhaitaient pouvaient déjeuner sur place. Habitant près de l’Ehpad, j’ai choisi de rentrer chez moi.
  • L’après-midi était consacré à voir le décalage entre la réalité au sein de l’Ehpad et la situation idéale et proposer un correctif « faisable » et un calendrier « raisonnable » de mise en œuvre. Il va s’en dire que pour certains aspects, le groupe a parfois décidé de dire que le manque de moyens était en grande partie responsable des situations rencontrées lorsque le bilan était en désaccord avec les objectifs. Sur certains points, l’établissement était au contraire plus que correct (à titre d’exemple, pas d’escarre qui aurait démarré au sein de la structure sur l’année écoulée, les escarres se produisant en général durant les séjours hospitaliers, dans l’axe 2). Selon les points à améliorer les calendriers s’échelonnaient entre 9 mois et 2 ans, sachant qu’il a été dit que les actions se mettraient en place plutôt à l’automne, vu le rendu juste avant l’été.

Un regard croisé  constructif entre professionnels et familles 

J’ai trouvé que les discussions entre les participants ont été constructives, cela a permis à chacun d’entendre le point de vue des autres, y compris entre professionnels. Les familles ont pu entendre et comprendre les difficultés des soignants mais aussi les devoirs législatifs pour les professionnels concernant certains points (respect des volontés du résident dans les axes 1 et 5 et par exemple jusqu’où aller quand un résident refuse une aide pour la toilette même si elle s’avère nécessaire, recours possibles - psychologue, autre personnel ayant la confiance du résident ou bien refus de participer à des activités même si les familles aimeraient davantage), surtout à des moments où les familles sont peu présentes (soins du matin) et, pour les soignants et personnels, d’entendre et de comprendre les problématiques des familles ou des résidents qu’elles représentent.

Je n’ai pas de support sur le résultat de ces journées car il y avait seulement les rapporteurs qui avaient le document (copies d’écran puisque tout devait ensuite être renseigné en ligne. Même si tout ne sera pas réglé après ces réunions, les discussions approfondies ont permis de mettre des mots sur certaines problématiques et je pense qu’il restera suffisamment d’actions de corrections mises en œuvre pour améliorer la vie des résidents, ce qui est le plus important

Martine Aggerbeck, représentante des familles au CVS

martine.aggerbeck@gmail.com

Les cinq axes de travail

Axe 1 : Garantie des droits individuels et collectifs (https://www.soignantenehpad.fr/pages/evaluation-interne-ehpad/axe-1-la-garantie-des-droits-individuels-et-collectifs.html)

Axe 2 : Prévention des risques

(https://www.soignantenehpad.fr/pages/evaluation-interne-ehpad/axe-2-prevention-des-risques-lies-a-la-sante-inherents-a-la-vulnerabilite-des-residents.html)

Axe 3 : Maintien des capacités 

(https://www.soignantenehpad.fr/pages/evaluation-interne-ehpad/axe-3-maintien-des-capacite.html)

Axe 4 : Projet personnalisé

(https://www.soignantenehpad.fr/pages/evaluation-interne-ehpad/axe-4la-personnalisation-de-l-accompagnement.html)

Axe 5 : Accompagnement de la fin de vie (https://www.soignantenehpad.fr/pages/evaluation-interne-ehpad/axe-5 accompagnement-de-la-fin-de-vie.html)

 

 

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