Marie-France, infirmière : "On se sent utile et reconnue"

Publié le par Sylvie Assenat

« Je suis infirmière depuis 16 ans, et depuis 18 ans à l’Ehpad Arpavie Louis Pasteur de  Chilly-Mazarin. J’ai commencé mon parcours professionnel par des remplacements en Ehpad, pendant mes études, d’abord en tant qu’auxiliaire de vie, puis aide-soignante de nuit, puis en tant qu’infirmière à Louis Pasteur. J’y suis restée, à la demande de l’Ehpad. Je travaille ici par vocation, par envie d’apprendre et d’accompagner les personnes âgées. D’ailleurs, avec ma grand-mère vivant aux USA, cela m’a permis de l’accompagner à distance ».

Marie-France travaille également 4 jours par mois en cabinet libéral, cela complète son expérience par rapport à l’Ehpad, et surtout cela lui donne une autre vision du travail et de l’accompagnement des personnes âgées à domicile.

"On donne et on reçoit"

Marie-France aime son métier : « on donne beaucoup, on est au service des autres, on se sent utile et reconnue. On donne et on reçoit : on apprend à connaître chaque résident, son vécu, son histoire et ces partages sont très enrichissants ! Louis Pasteur est un lieu de vie. Il y a ici beaucoup de collaborations, les soignants, les familles, les bénévoles, tous les intervenants : le travail ne se limite pas aux soins médicaux, c’est un accompagnement global de la personne et de sa famille. Aucune journée ne se ressemble : bien sûr, il y a les soins constants et récurrents, mais il faut également faire face aux urgences, au travail  administratif, et aussi, il faut bien le dire, aux personnalités pas toujours simples à gérer. En théorie, la journée se termine à 19h, mais dans la pratique, c’est souvent beaucoup plus ! »

« Plus nombreux , on pourrait accompagner autrement »

Selon Marie-France, ce métier comporte malgré tout beaucoup de contraintes. Il faudrait plus de personnel : 1 infirmière pour 60/62 personnes, c’est très bien pour les soins, mais insuffisant pour accompagner les résidents comme on le souhaiterait. De plus, il y a peu de candidatures pour les postes d’auxiliaires de vie, d’aide-soignantes, et c’est dommage car plus nombreux, on pourrait accompagner mieux.

Le Covid a beaucoup perturbé la vie de l’établissement, car malgré les nombreuses explications, certains ne comprenaient pas ce qui se passait. On a observé beaucoup d’états dépressifs, et aussi un manque d’intervenants. En revanche, dès la fin des confinements, la vie a repris très vite à Louis Pasteur, grâce à la volonté et à l’implication de tous.

Marie-France aimerait faire plus encore pour améliorer la condition des personnes âgées : « à l’avenir, j’aimerais intégrer l’école des cadres pour être formatrice en école d’infirmière : cela me permettrait d’allier mon expérience à la théorie et surtout de motiver les jeunes. Il faut remettre la personne âgée au centre de nos préoccupations et dans l’organisation des Ehpad. Il faut défendre l’image des Ehpad et des métiers du grand âge, dénoncer ce qui va mal, oui, mais aussi et surtout mettre en avant et valoriser les établissements qui fonctionnent bien, et tout ce qui est fait pour les résidents. Il faut que le personnel soit mieux formé, et de façon spécifique pour les personnes âgées : il y aura plus d’efficacité, de stabilité, de temps. Si l’accompagnement des seniors est de meilleure qualité, leur santé sera meilleure aussi ».   

Merci Marie-France

 

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