Pour en finir avec l’Ehpad bashing

Publié le par Réseau inter CVS 91

Chaque soir, chaque semaine, les médias nous donnent une image désastreuse des Ehpad. On parle d’eux surtout en nombre de décès, de résidents contaminés, comme si la vie en Ehpad se réduisait à cela. Oui, le personnel est en sous-effectif chronique et encore plus avec le coronavirus (soignants malades ou absents pour garde d’enfant), oui, il y a eu au début de la crise un manque de matériel, de tests , des dysfonctionnements et souvent un manque de transparence  de l’information.

Mais, ce qu’on oublie de dire, c’est qu’il y a depuis des années plus de décès de nos aînés en Ehpad qu’ailleurs, tout simplement parce qu’ils arrivent en établissement à un âge très avancé, avec de multiples pathologies et, très souvent, avec des troubles cognitifs lourds. Le Covid a certes accru le nombre de décès, c’est dramatique et nous le déplorons. Le confinement en chambre n’a rien arrangé. Mais pourquoi les médias oublient-ils de citer les personnes âgées qui vivent à leur domicile et qui, elles aussi, décèdent du Covid ?

Cet Ehpad bashing dessert tous les efforts réalisés depuis des années par les personnels et leur direction, leur mobilisation exemplaire depuis le début de la crise, sans faillir, le maintien d’activités stimulantes, l’écoute et le soutien des psychologues et des soignants, les communications par téléphone et vidéo avec les proches, les sorties en jardin, les courriers, les dessins des petits enfants… Les médias n’évoquent pas non plus la communication régulière des directions à destination des familles, malgré le surcroît de travail, les remerciements et les soutiens de ces dernières, pourtant inquiètes et privées de visites. Le dialogue avec les représentants des familles, des résidents et du personnel des conseils de la vie sociale (CVS) qui, comme le reste de l’année, veillent à soutenir la bientraitance et à corriger les éventuels dysfonctionnements.

Oui, il faut repenser le modèle de l’Ehpad de demain. En tous cas, l’Ehpad est un lieu de vie et de fin de vie, où chacun œuvre, individuellement et collectivement pour la bientraitance. La présence des familles et le bénévolat confortent le prendre soin. Ce secteur créateur d’emplois avec de multiples compétences mérite un autre traitement médiatique.

Jacques Rastoul

 

 

 

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M
Merci pour ces articles sur les EHPAD en période de confinement !<br /> Ils sont effectivement à partager.
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