Déconfinement et visites, peut mieux faire
Le 1er juin, le ministre de la Santé et des Solidarités a recommandé que les Ehpad assouplissent les conditions des visites des familles, leur laissant l’initiative d’organiser celles-ci comme ils l’entendaient (Communiqué et nouveau protocole joints). Cinq jours plus tard, de fortes inégalités sont notées par les CVS à ce sujet lors de notre réunion. Lorsque l’on passe d’une à deux visites par semaine par famille au lieu d’une toutes les trois à cinq semaines, de 15 mn à 30 minutes voire plus, c’est bien perçu par tous. Il en est de même avec des visites prévues dans le jardin, plutôt qu’à l’entrée de l’établissement ou derrière une sorte de parloir, surveillés par un professionnel. Quand le planning des visites devient régulier et mieux respecté, que les familles en respectent les conditions de sécurité, c’est plus facile pour le personnel. Quand les familles ne sont pas agressives et plutôt compréhensives c’est encore mieux !
Des directions trop frileuses
Mais cette ouverture est loin d’avoir eu lieu partout. Une résidente de retour d’une consultation à l’hôpital se voit confinée totalement dans sa chambre pendant 14 jours ! Les résidents interrogés sont encore perturbés, certains commencent à être rassurés, les plus conscients ont le sentiment d'être infantilisés. Des directions continuent d’être trop frileuses. La peur d’un retour de la contamination domine, même là où aucun décès du Covid n’est à déplorer. Le manque de personnel pour organiser les visites est aussi une explication. Ceux qui ont fait appel à des renforts en personnel, à des bénévoles ou des volontaires s’en sortent mieux. L’insatisfaction des familles et des résidents existe, d’autant qu'en général aucune visite n’est organisée le week-end. Quand en plus, les visites sont trop restrictives la tension monte. Un dialogue fructueux avec le CVS peut alors permettre de trouver un bon compromis entre la sécurité sanitaire et la liberté du résident, qui est aussi un citoyen.
Le retour à une vie normale attendu par tous.
L’inter CVS du 6 juin insiste également sur la nécessité que l’établissement retrouve une vie sociale complète , pour le bien-être des résidents. Des progrès sont notés en ce qui concerne les repas en salle-à-manger à distance avec les autres résidents, les sorties en jardin ou dans un espace collectif, y compris avec un bénévole; le retour des séances de kiné, de coiffure et de pédicure également, ainsi que l’amorce d’animations adaptées et collectives.
Vu l’amaigrissement provoqué par le confinement total en chambre qui a touché de nombreux résidents et le risque du syndrome du glissement, cette attention du CVS, des familles et du personnel est essentielle. Il est important que les CVS et les familles interrogent les directions, le personnel soignant et les les résidents sur les conséquences sanitaires et psychologiques du confinement total en chambre sur les résidents : perte de poids, risque de glissement, état psychologique, augmentation des pathologies, etc.
Le retour à une vie sociale normale est souhaité par tous. Les personnels fatigués par le surcroît de travail lié à cette période exceptionnelle, l’attendent. Les familles et les bénévoles peuvent à nouveau être une aide précieuse, sous réserve qu’ils respectent les gestes barrières. Les résidents ont besoin de se refaire une santé avant l’arrivée de la canicule.